the story of my life.La porte de ma chambre s’ouvra tout doucement. Tapis dans mon lit, je me cachais sous les draps. Je savais qu’il allait le faire. Cinq ans maintenant que j’avais le droit à ses rendez-vous de mon père en pleine nuit. Malsain et dégoutant. Cette fois, la porte ne s’ouvra pas plus. Je soufflais contente de n’avoir pas le droit à ce cauchemar encore ce soir.
J’en peux plus Peter. Tu n’as qu’à aller dans un bordel. Mais ne touche plus à notre fille. murmura ma mère. Je sentais la tristesse dans sa voix. Elle avait essayé de me protéger. Mais combien de fois, elle avait eu le droit à des coups pour se mettre en travers de son chemin. Il se montrait violent avec elle.
Tais-toi ! cria-t-il en la poussant violement contre le mur du couloir. Je serrais les poings avec cette rage de ne pouvoir rien faire. Seulement, si j’avais pu. Il la frappa avec ses jambes jusqu’à elle ne puisse plus se relever.
Tout ça, c’est de ta faute. Regardes-toi, tu es misérable ma pauvre. Soulevant doucement mes couettes, je sortais de mon lit. J’attrapais ma lampe de chevet. Douze ans, et pourtant, je n’en pouvais plus. Si je ne faisais rien, il allait la tuer et après ça sera moi. Ce n’est pas parce qu’on vit dans le beau Gotham que mon père doit passer comme un merveilleux mari et père. Foutaise, il est le pire du pire. Un mari violent et un père qui fait de l’inceste. Vous parlez d’une famille recommandable. Quelques millimètres de lui, je reculais mon bras qui portait la lampe. D’un seul coup, je le frappais à la tête de toutes mes forces. J’espérais que ça soit assez fort pour l’assommer. J’avais réussi mon coup. Mon père était au sol inerte. Je me baissais me mettant vers ma mère, lui enlevant les cheveux de devant ses yeux.
Tu vas bien ? Il faut qu’on parte d’ici, maman. On ne doit plus le laisser nous utiliser de la sorte. On peut s’en sortir, j’en suis sûre. Je pris sa main et la serrait de toutes mes forces. Je l’aidais à se lever pour qu’elle aille jusqu’à la salle de bain. En quelques minutes, j’avais préparé deux valises prenant le strict minimum. Mon père ne reverrait jamais et c’est ce que je voulais autant pour mon bien, que pour celui de ma mère.
Ryanne ! me lança une jeune femme en s’approchant de moi. Je ne la connaissais pas le moins du monde. Pourtant, c’est moi qu’elle semblait appeler Ryanne. Buvant une gorgée de ma bière, je faisais comme si de rien n’était. Mais elle s’installa en face de moi. Elle était habillé tout en Chanel. Des vêtements que je ne pourrais jamais me payer.
Je n’aurais jamais pensé que tu puisses fréquenter un tel endroit. Oulà, elle me prenait certainement pour une autre. Une autre du genre pimbêche qui ne sait rien faire de ces mains à part faire les magasins tous les jours.
On se calme. Je ne m’appelle pas Ryanne et je ne vous connais pas le moins du monde. Donc… dis-je en finissant ma bière. Elle se mit à rigoler. J’allais devoir me la coltiner car elle ne semblait pas vouloir partir de ma table. La tranquillité n’existe pas dans ce bas monde.
Excusez-moi. Mon amie vous ressemble exactement. J’ai l’impression de la voir. Vous pourriez êtes de parfaite jumelle. Et bien non. Bye, bye.Cette femme m’avait mis une tête énorme. Après mon bye bye, elle était resté en me faisant la liste des choses que j’avais en similaire avec cette Ryanne. Il a fallut que je parle de mon métier pour qu’elle prenne ses jambes à son cou. Le bonheur. Pour faire passer le temps, j’avais vu quatre whisky. J’étais totalement sèche. N’ayant pas envie de passer la journée, seule, je draguais le premier homme potable sur le comptoir. Dix minutes, plus tard, j’étais dans sa chambre entrain de lui faire une danse exotique. Il m’attrapa et me fit tomber sur le lit. Je rigolais comme une fille pour ensuite venir l’embrasser. Ces mains se baladaient sur mon corps alors que je m’amusais avec sa bouche. Et voilà que pendant quelques secondes, ce fut noir. Je repris conscience. Un cri aigu et fort sortit de ma bouche. L’homme prit peur et se redressa sur ses bras. Je me glissais pour descende du lit.
Qui êtes-vous ? demandais-je complètement paniquée.
Andrew. Celui que tu es venu voir au comptoir pour passer une nuit de folie. Je me rhabillais avec des vêtements que je trouvais au sol.
Vous êtes complètement fou. lançais-je en claquant la porte de son appartement comme j’avais l’habitude de le faire. Une claqueuse de portes.
Je descendais le petit escalier qui me permettait de retourner à la loge. Je venais de finir mon show. Attrapant mon peignoir en soie, je le passais sur mes épaules et fit un nœud avec la ceinture. Maya n’était pas là et c’est un homme qui se trouvait sur mon siège. Il me sourit et tendit sa main vers un bouquet de roses bordeaux. Mes préférées. Il se leva et s’apprêtait à se coller contre moi.
Qu’est-ce que tu fous là Jack ? Tu sais très bien que je veux plus te voir avec tes conneries. Tu peux reprendre tes fleurs. lui dis-je en tendant son bouquet et il le posa sur une table.
C’est ce que tu dis. Mais je te connais Desiree. Tu ne peux te passer de moi. murmura-t-il en faisant remonter sa main le long de ma cuisse nue. Je ne peux pas dire que je l’avais aimé mais j’avais passé de bons moments avec lui. Il était un homme agréable à premier abords. Cependant, je ne pouvais supporter toutes ses magouilles. Je préférais rester loin de l’univers criminel de Gotham. Enlevant sa main de ma cuisse, je reculais. Le problème, c’est qu’il fit pareil et qu’il me bloqua contre un mur. Il souriait toujours.
Je ne supporte de ne pas avoir ce que je veux. Et là maintenant, c’est toi. Je plaquais mes mains sur son torse essayant de le repousser.
Je ne suis pas un objet alors laisse-moi tranquille. criais-je. Il ne s’enleva commençant à retirer mon peignoir. Je cachais toujours un couteau dans mon espèce de commode. Glissant ma main, j’arrivais à l’attraper. Je le serrais forte pour ensuite le planter droit dans son cœur. Il me regarda surpris et enleva l’arme avant de tomber sur le sol mort. J’avais du sang plein les mains. Et c’est là que Ryanne réapparut. Je fus complètement paniquer de ne me rappeler de rien. Le couteau. Le sang. J’attrapais une serviette essuyait l’arme puis la posa dans sa main ne mettant aucune de mes empreintes. Puis je me mis à courir à travers les rues de Gotham jusqu’à arriver chez moi. C’est là dans la salle de bain que je retirais tout ce sang. Ces moments d’égarement devait insupportables. Je venais de tuer un homme sans savoir qui il était, pourquoi je l’avais fait et comment. Je suis restée une bonne heure sous la douche pour retirer cette image de l’homme mort dans une marre de sang. Je n’aurais dû ne pas fuir et faire passer pour accident. Mais qu’est-ce que j’aurais pû dire vu que je ne me rappelais de rien.
je suis une meurtrière. prononçais-je dans le miroir. Bien que ce n’était pas le cas du tout.
après tout, la vie n’est qu’un thriller, une enquête qu’on mène chaque jour sur soi-même pour tenter d’élucider ses propres zones d’ombres. J’ai mis longtemps à me rendre compte de ce qui se passait dans ma tête. Ces trous noirs. Ses longues absences où je ne savais pas ce que je faisais. Je ne dormais pas. Loin de là. Je devenais Desiree. Une autre femme totalement différente de moi.
Vous souffrez d’un dédoublement de la personnalité, Mademoiselle Miller. m’avoua la psychologue qui me suivait depuis mes seize ans. Elle savait tout de ma vie, de mes problèmes. Il y avait seulement ce problème dont je n’avais pas évoqué pendant mes séances. Elle avait mis un nom sur mon problème. Ça aurait pû me consoler, me faire du bien. Au contraire, j’avais l’impression d’aller plus mal. Parce que cette personnalité, je ne la contrôle pas.
On va vous soigner. On va comprendre d’où vient ce problème. Comment pouvait-elle régler ce problème, alors de mon côté, je ne savais pas d’où ça venait et pourquoi ça avait commencé. Peut-être mon père. Ça venait de là. Il m’avait en quelque sorte anéantie et Desiree reflétait cette facette de moi. Elle était tout le contraire de moi.
Il me semble que ça à commencer lors de mes douze ans. C’était lui. C’était à cause de lui que j’essayais de faire en sorte que ma vie soit séparée en deux. La fille brisée d’un côté et d’un autre, la fille forte et sûre d’elle. La psy me regarda en notant sur sa feuille ce que je lui disais. Elle-même, je ne pense pas qu’elle puisse comprendre. Qu’elle puisse comprendre ce que ça fait quand votre père se glisse sous vos draps alors qu’il ne devrait pas. Personne ne peut comprendre. Les larmes commencèrent à couler sur mes joues.
Vous n’avez pas à avoir honte. Vous vous protégiez en agissant de la sorte. Une carapace à vos yeux. Vous devez faire la paix avec vos deux parties. Et prendre conscience que c’est du passé. je m’essuyais les yeux essayant de faire disparaître les larmes. Elle était bien marrante. Comme si c’était facile de tirer un trait sur un passé en quelques jours. Rien n’est jamais facile.
C’est si simple à dire. Mais vous n’êtes pas à ma place. criais-je en sortant de ce bureau avec un gout de décoration horrible et vieillaud. Je quittais le bâtiment en payant ma séance à la secrétaire.