Un vent glacial vint gifler le visage de Morgan, et un frisson lui parcourut tout au long de la colonne vertébrale. Morgan avait frotté ses mains ensemble, en espérant que la friction allait le réchauffer, mais en vain. Il décida donc de les enfouir dans les poches de sa veste en cuir avant de continuer à marcher dans les rues glaciales de Gotham. –Eh, beau gosse. Morgan se retourna. Une jeune femme se trouvait à quelques mètres de lui, une cigarette dans une main, et une bouteille de vodka dans l’autre. L’homme tourna la tête à gauche, à droite, ignorant si elle lui adressait la parole à lui. –Mouais, c’est à toi que je parle. Elle poussa un petit rire, les yeux mi-clos et vitreux ce qui confirma les soupçons du policier. Cette femme n’était pas à jeun. Le policier la détailla. Elle portait seulement un short en jean moulant très court ainsi qu’un chandail rose brillants, rempli de confettis qui lui arrivait au nombril. Il songea un instant qu’elle devait geler dans cette tenue, mais elle ne ressentait sûrement pas l’effet du froid, ayant sans aucun doute abusé sur l’alcool et les drogues. –Oui ? Avait tout simplement répondu Morgan. –Si tu veux, on peut trouver un coin tranquille et… Morgan venait de lui tourner le dos, mais elle agrippa son poignet. –S’teplai, j’ai vraiment besoin de frique et tu seras pas déçu. Avait-elle dit en s’approchant de lui en chancelant. À ce moment-là, elle trébucha et Morgan la rattrapa avant qu’elle ne touche le sol. La jeune femme éclata de rire et elle perdit connaissance quelques secondes plus tard. –Assez rigolé, on se réveille maintenant. Mais la femme resta inconsciente, dans les bras du policier. -J’ai définitivement un karma de merde. Il enleva sa veste et la déposa sur les épaules de l’inconnue, avant de serrer fortement les dents lorsqu’il sentit la morsure du froid sur sa peau. Il ne pouvait pas la laisser la, dans la rue. –Aller ma jolie, on fait un petit effort. Lui avait-il dit en la soulevant dans ses bras sans aucune difficulté, même s’il savait parfaitement qu’elle n’entendait rien. Il se dirigea alors vers sa voiture, et la déposa délicatement sur la banquette arrière avant de prendre la route en direction de son appartement.

Ashleigh ouvrit lentement les yeux. Elle prit un long moment avant de réaliser qu’elle n’était pas étendue par terre, sur le plancher crasseux d’un bar miteux après une soirée bien arrosée, mais qu’elle se retrouvait plutôt emmitouflée dans un lit, bien au chaud avec ses vêtements de la veille. Elle se redressa vivement en tournant la tête de gauche à droite pour détailler la pièce plus que bordelique. C’est à ce moment-là que la porte s’ouvrit lentement et un corps fit son apparition dans la pièce. Les deux gens se fixèrent pendant quelques secondes qui semblaient interminables. –Comment elle va la belle aux bois dormants ? Un petit sourire moqueur se dessina sur les lèvres de Morgan et il croisa les bras, en s’accotant au cadre de porte. –J’suis ou là ? –Chez moi. Ashleigh avait haussé un sourcil devant la répartie de Morgan et elle redressa instinctivement les draps au niveau de sa poitrine. Le jeune homme remarqua le geste. –Tu penses pas que si j’avais voulu t’agresser, ce serait déjà fait ? Elle ne répondit pas et il rajouta. –J’m’appel Morgan. Aucun son ne sortit de la bouche de la blondinette et le policier se frotta les yeux, las. –C’est à ce moment que tu dois te présenter à ton tour. –J’dirais pas mon prénom à un psychopathe qui enlève les jeunes femmes pour les emmener chez lui et les coucher dans son lit. Ce fut au tour de Morgan d’hausser les sourcils, surpris par l’agressivité de l’inconnue. –Tu veux dire celui qui t’as gentiment transportée ici pour t’éviter de mourir d’hypothermie ? Ashleigh le fusilla du regard. Décidément, elle ne l'aimait pas son attitude. –Moi, j’me tire. Elle se leva brusquement en s’emparant de ses chaussures. –Pousse-toi de mon chemin. Morgan s’exécuta et s’écarta du cadre de porte pour la laisser passer. –Et ou compte tu aller ? –Chez moi. –Tu veux sans doute dire dans la rue ? De nouveau, elle lui lança un regard des plus noirs et fit une sortie digne de ce nom en claquant la porte sans un seul mot de plus. –Eh bien, ce fut agréable. Avait murmuré Morgan pour lui-même. Quelques heures plus tard, on toqua à la porte de Morgan et ce dernier alla ouvrir pour découvrir une jeune blondinette décoiffée aux yeux rougis par les larmes. –J’m’appelle Ashleigh. Avait-elle dit d’une toute petite voix. Sans dire quoi que ce soit, et sans lui demander ce qu'il lui était arrivé, se doutant fort bien qu'elle ne voulait pas en parler, il la laissa entrer. –Prend ma chambre, j’vais dormir sur le canapé.


Morgan pénétra dans son appartement, déposa ses courses sur le comptoir, enleva sa veste qu’il balança sur une chaise et enleva ses chaussures. Il fit quelques pas dans le logement lorsqu’il pila dans une immense flaque d’eau. Son regard se posa alors sur le robinet, toujours en marche et le lavabo rempli jusqu’au rebord. –C’est quoi cette connerie ? Il tourna la tête pour apercevoir une lampe fracassée sur le sol ainsi que deux coupes de vin vides sur la table. Il se dirigea vivement vers sa chambre et il ouvrit la porte sans aucune gêne pour découvrir Ashleigh et un parfait inconnu en train de s’embrasser sur son lit. Sans hésiter une seule seconde, il empoigna le col de l’homme et il le tira par derrière avant d’abattre son poing sur sa mâchoire. L’inconnu chancela et tomba sur le sol. –Dégage, fou le camp tout de suite !! Les hurlements de Morgan affolèrent l’homme qui prit ses jambes à son cou. –Putain tu fais quoi là ?! Ashleigh fit son apparition dans la pièce en replaçant son chandail. –J’essaie de sauver le peu de dignité qu’il te reste. Une main s’abattit immédiatement sur la joue de Morgan qui avait tourné la tête à cause de l’impact. Il plongea ses yeux aciers dans celui d’Ashleigh et serra les dents si fort, que ses mâchoires en devinrent presque blanches. La jeune femme soutint le regard perçant de Morgan, qui ferma l’évier d’un geste violent et son regard se posa sur les deux petits sachets remplis de poudre blanche. De nouveau, il se retourna vers Ash et posa sur elle un regard rageur et plein de reproches. –Tu m’avais dit que tu consommais plus. Avait-il dit d’une voix tremblante de rage, en tentant de contenir sa colère. Jamais il ne ferait de mal à Ashleigh, mais parfois, il avait une envie folle de l’étriper. Elle allait finir par le rendre fou. –Bah je t’ai menti. Elle leva le bras pour s’emparer des sachets et Morgan esquiva sa tentative de s’emparer de la drogue. –Tu fais chier Morgan rends moi sa !!! –Tu trouves que je fais chier ?! J’vais te montrer moi ce que c’est de faire chier quelqu’un !! D’un pas vif, il se dirigea vers la salle de bain, suivit de près par Ashleigh qui lui lançait un tas d’insultes et poussant des cris de rages. C’était l’enfer sur Terre. Sans hésiter une seule seconde, il vida le contenu des sachets dans la toilette d’une main, et repoussait Ashleigh de l’autre. Cette dernière vociférait en ruant Morgan de coups. –Voilà comment MOI j’te fais chier. Comme réponse, il reçut une seconde gifle et plusieurs coups de la part d’une Ashleigh complètement folle. –T’es qu’un pauvre taré, va brûler en enfer Morgan, j’te déteste, pourquoi t’as fait ça ? –Parce que je tien à toi ! Lui avait-il crié au visage. Ash s’était tut d’un seul coup. –Parce que je tiens à toi. Répéta-t-il cette fois-ci, d’une voix calme. –Et que ça me tue de te voir te détruire. Il avait prononcé cette phrase dans un murmure, et il quitta précipitamment la salle de bain pour se diriger vers sa chambre. Morgan venait de se rendre compte de ce qu’il avait dit. Peu de temps après, Ashleigh l’avait rejoint. Il lui tourna le dos. –Laisse-moi Ash…Va-t’en. Mais elle n’avait pas obéit. Elle s’était approchée et avait posé ses mains contre le dos de Morgan et lui avait murmuré à l’oreille. –Moi aussi, je tiens à toi. Le policier frissonna et ferma les yeux. Il sentit tous les muscles de son corps se raidir lorsque la pointe de la langue d’Ashleigh frôla son oreille. –Arrête…avait-il murmuré. Il se dégagea et s’éloigna d’elle. –Arrête ça tout de suite. –C’est ce que ta tête te dit, mais pas ton corps. Elle savait vraiment comment s’y prendre, et le pire dans tout cela, c’était qu’elle avait raison. Elle s’approcha de nouveau de Morgan, haussa la pointe de pieds et posa ses lèvres contre les siennes. Il résista pendant quelques secondes et posa ses mains sur la taille de la blondinette, en s’abandonnant à la tentation et en répondant au baiser à la fois violent et passionné d’Ashleigh. Il l’avait plaqué au mur, en couvrant son cou de baisers, avant de la soulever de terre et de la déposer sur le lit, là où ils ne firent plus qu’un et ou le désir que chacun avait envers l’autre régnait en maître.

De la culpabilité et du regret attendait Morgan au réveil. Il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait mal d’avoir couché avec Ashleigh. Depuis, il l’évite comme la peste, car il sait qu’il ne pourra pas résister si elle décide encore de le charmer, ce qui est assez difficile étant donné qu’elle habite chez lui depuis plusieurs mois déjà. Même s’il sait qu’il ne fait que retarder l’inévitable et qu’il ne fait que refouler le désir brûlant qu’il a envers Asher, n'ayant jamais entretenu de relations stables.
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