Un sourire sadique aux lèvres, je jouais avec mon briquet, fixant mon chef d’œuvre. Une boule de feu au-dessus de moi éclairait mon visage et rendait la scène encore plus macabre et effrayante. Devant mes yeux et dans l’ensemble de la rue, des voitures brûlaient, d’où mon amusement. Il y en avait au moins dix… Je n’avais pas manqué mon coup. J’avais fait fort ce soir et j’étais même prêt à continuer. J’avais tout un tas de cible potentiel et je ne reculerais devant aucune situation. J’étais en transe, un vrai fou furieux.

La nuit, les gens laissaient leur voiture dans la rue, ne se souciant de rien. Je leur rendais service en détruisant leur bien. Il y avait plus de place pour les piétons et ça réchauffait l’atmosphère fraîche. De plus, ils allaient moins polluer l’atmosphère… Comme si c’était à ça que je pensais en ce moment. L’environnement, je n’en avais rien à faire.

Un rire s’échappa de ma gorge lorsqu’une des voitures explosa. « Kaboum » je me mordis les lèvres de plaisir. « Ahhhhhh! » s’écria une voix. Une femme était sortie de son immeuble, hurlant comme si le feu la poursuivait. Mais ce n’était pas le cas, pas encore. « Que se passe-t-il ma jolie? T’as peur que je te réchauffe avec mon briquet? » lui demandais-je, un regard fou au visage. Elle se figea sur place, se demandant bien ce qu’il se passait. Au-dessus de ma tête, la boule de feu était toujours là. Au gré de mes envies, je la façonnai, me demandant bien quoi faire pour l’effrayer. « Un dragon? Oui, c’est bien les dragons… » et un dragon se jeta sur la femme, la poursuivant dans la rue. Elle se mit à hurler, à crier au meurtre. Et moi, je riais, je riais à en perdre haleine. Le dragon finit par rattraper la femme, commençant par brûler ses cheveux, puis son visage, rongeant sa chaire. Ses cris faiblirent et elle tomba sur le sol.

Au loin, j’entendis des voitures de police. Il était maintenant temps de tirer ma révérence. En plus, mon masque commençait à me démanger. Je ne voulais quand même pas qu’on me reconnaisse sur les potentielles caméras qui trainaient dans Gotham… Et puis, mon meilleur ami, le policier, Morgan, n’allait pas tarder à me passer un coup de fil. Mon moment préféré. Le moment où il avait besoin de son assistant. Ah que j’aimais jouer les agents doubles! Il n’y voyait que du feu et ça, c’était amusant.

Je gardais mon téléphone ouvert que pour cela, le moment où je décrocherais pour dire : « Allo » et il répondrait; « Le Phoenix a encore frappé » et que je lui dirais; « J’arrive ». Mais que j’étais déjà sur place. Ah que la vie était belle. Je souris dans mon masque pour finalement l’enlever et le brûler avec mon briquet. Il n’y avait maintenant plus aucune trace du phoenix dans le secteur. Il n’y avait plus que Skyler.